L'oiseau de nuit

Replicant est un parfait oiseau de nuit. C’est en effet à la tombée du jour qu’il aime ouvrir ses ailes, pour survoler les dancefloors jusqu’au petit matin. Dee-Jay depuis 1996, ce jeune homme élégant sait s’adapter aux circonstances. Des before aux afters en passant pas les nuits blanches enfiévrées, il excelle dans l’art d’adapter son mix, ajustant sa sélection aux publics et aux atmosphères des lieux qu’il traverse. Habile aux platines, Replicant sait aussi mettre la technique en sourdine pour se faire ambianceur. On ne joue évidemment pas la même musique dans l’enceinte du musée d’Art Contemporain de New-York que dans celle, plus festive, d’un night club surchauffé…

Replicant est aussi un oiseau migrateur. En cinq années d’activité, il a enchaîné les dates en Europe, jouant du Nord Ouest (Lituanie) jusqu’au Sud-Est du Vieux Continent (Yougoslavie), avec quelques escales en Autriche ou en Allemagne. L’année dernière à Hambourg, Replicant accompagnait notamment Laurent Garnier (F Communications) lors de son Unreasonable Live Tour. Il a également traversé le globe d’Est en Ouest, offrant ses mixes énergétiques de Boston et New-York à Tokyo, où il s’est produit à plusieurs reprises (Fat Five Club, Yellow, Club Mix).

Notre oiseau migrateur sait aussi poser son flight-case pour construire son nid. De 1996 à aujourd’hui, il a enchaîné le résidences dans les plus grands clubs parisiens : au Cithea pour les soirées Deep In the House, au What’s Up (rebaptisé le Wax) pour les soirées Hot Choses, à L’Elysée Montmartre pour les Fantazia, aux Bains Douches pour les Hotantiks Sessions, au Webbar, deux samedis par mois, mais aussi au Rex Club (pour les célèbres soirées Automatik), ou encore à l’OPA où il poursuivait ses Hotantiks Sessions en 2000. Il est aujourd’hui le résident des soirées itinérantes Mon Chéri, qui se déplacent de nid en nid à Paris.

Apprécié pour ses mixes alliant raffinement et énergie, Replicant a longtemps navigué entre techno et house. Depuis quelques mois, il mise sur la synthèse de ces deux styles. Fusionnant la puissance de la techno et la rondeur de la house, il affirme sa touche tech-house, hymne aux nuits de transe sur le dancefloor et musique reine des afters. Les productions électro-techno allemandes et tech-house anglaises ne quittent jamais son bac de disques, tout comme celles des labels Ozone, Goodlife, Frisbee, Cocoon, Kanzleramt, Phont Music ou Primate, pour n’en citer que quelques uns.

Son style a convaincu les acteurs de la mode, qui draguent ouvertement les DJs depuis trois ans. Designer sonore pour de nombreux événements de la créatrice Agnès B (Paris, Marseille, New-York, Kobe…), Replicant était l’invité de Levis pour animer la soirée Levis Engineered à Paris. Il fut aussi le DJ de la fête de lancement de la Spoon de Seiko à Tokyo.

La production de musique est une étape logique dans son parcours. Replicant s’est ainsi constitué un joli home-studio à domicile, même s’il travaille régulièrement à Hambourg. Si ses premières productions étaient résolument pumping, Replicant a lentement affiné son style, pour dériver vers des sonorités tech-house plus percussives. Après un premier Ep, “Perpendicular People”, signé sur son label Larsen Records, il signait l’an passé la musique de la manifestation Les Portes de l’An 2000, qui a illuminé Paris de deux mille feux. Replicant poursuit son travail de composition, privilégiant les nappes planantes, les boucles hypnotiques, les percussions toniques ou les envolées rythmiques. 2001 sera sans conteste une année forte pour ce jeune homme prolifique, solidement ancré dans ce nouveau millénaire.

Yann Quelennec